Étude de cas : des hôpitaux plus sûrs grâce à la désinfection de l’air avancée
Dans un monde où les infections nosocomiales représentent une menace majeure pour la santé publique, la prévention des infections est devenue une priorité absolue pour les établissements de santé. Les hôpitaux, en particulier, sont constamment à la recherche de nouvelles méthodes et technologies pour améliorer l’hygiène hospitalière et réduire le risque infectieux. Dans cet article, nous allons examiner comment une approche innovante de la désinfection de l’air a contribué à rendre les hôpitaux plus sûrs pour les patients et le personnel.
Un regard neuf sur la prévention des infections
La prevention des infections est un élément crucial de l’hygiène hospitalière. Les infections nosocomiales, c’est-à-dire les infections acquises à l’hôpital, sont une préoccupation majeure pour les services de santé de tous les pays. Elles représentent un risque significatif pour les patients, en particulier ceux qui sont déjà en mauvaise santé ou qui ont un système immunitaire affaibli.
Les infections peuvent être transmises de diverses manières dans un établissement de santé. La transmission par l’air est l’une d’entre elles, et elle est particulièrement préoccupante dans le contexte actuel de la pandémie de SARS-CoV-2. La mise en place de mesures de prévention et de contrôle des infections, telles que le nettoyage et la désinfection réguliers des surfaces, est donc essentielle pour protéger les patients et le personnel.
Dans ce contexte, la désinfection de l’air est un aspect de l’hygiène hospitalière qui a reçu une attention accrue. En effet, de nombreuses recherches, consultables sur Google Scholar, ont montré que l’air dans les établissements de santé peut être une source importante de contamination.
Innovation dans la désinfection de l’air : le cas du CHU de Bordeaux
Le CHU de Bordeaux a été l’un des premiers établissements en France à adopter une approche proactive en matière de désinfection de l’air. Cette initiative a été menée par une équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière dédiée, qui a travaillé en étroite collaboration avec les services de soins infirmiers, les services techniques et les fournisseurs de matériel de désinfection.
L’approche du CHU de Bordeaux repose sur l’utilisation de salles à pression négative. Il s’agit de salles spécialement conçues pour prévenir la propagation des infections en contrôlant le flux d’air. L’air dans ces salles est constamment renouvelé et désinfecté, ce qui réduit le risque de transmission des infections par l’air.
L’efficacité de cette approche a été démontrée par une diminution significative du taux d’infections nosocomiales au CHU de Bordeaux depuis la mise en œuvre de cette technologie. Ce succès a été largement reconnu et a conduit à l’adoption de cette méthode par d’autres établissements de santé à Bordeaux et dans d’autres régions de France.
L’importance du développement durable dans la prévention des infections
Toutefois, il est important de noter que l’efficacité de la désinfection de l’air ne doit pas se faire au détriment du développement durable. En effet, les solutions de désinfection de l’air doivent être conçues de manière à minimiser leur impact sur l’environnement.
Dans ce contexte, l’approche du CHU de Bordeaux est une fois de plus exemplaire. En effet, l’établissement a fait le choix de solutions de désinfection de l’air qui sont non seulement efficaces, mais aussi respectueuses de l’environnement. Cela inclut l’utilisation de technologies de filtration de l’air à faible consommation d’énergie et de produits de désinfection biodégradables.
De plus, le CHU de Bordeaux a mis en place un programme de formation pour son personnel, visant à sensibiliser à l’importance du développement durable dans le cadre de l’hygiène hospitalière et de la prévention des infections.
Conclusion : Vers un air plus pur dans nos hôpitaux
Pour conclure, l’approche innovante du CHU de Bordeaux en matière de désinfection de l’air illustre le potentiel de cette méthode pour améliorer l’hygiène hospitalière et réduire le risque infectieux dans les établissements de santé. Le succès de cette initiative souligne l’importance de la mise en œuvre de méthodes de prévention et de contrôle des infections adaptées et efficaces, mais aussi respectueuses de l’environnement.
En intégrant la désinfection de l’air dans leurs protocoles d’hygiène hospitalière, les hôpitaux peuvent contribuer à rendre leurs établissements plus sûrs pour les patients et le personnel. Il est évident que cette approche doit être accompagnée d’autres mesures de prévention, telles que le respect des règles d’hygiène de base, le nettoyage et la désinfection réguliers des surfaces, et la formation continue du personnel.
En fin de compte, la lutte contre les infections nosocomiales et le maintien d’un environnement hospitalier sûr pour tous est une responsabilité partagée, nécessitant l’engagement et l’effort de tous les acteurs du système de santé. Ainsi, la prochaine fois que vous foulerez le sol d’un hôpital, jetez un coup d’œil vers le haut et respirez un grand coup. L’air que vous respirez est peut-être plus sûr que vous ne le pensez.
Vers une stratégie de maîtrise et de surveillance de l’air
Au-delà des techniques de désinfection, une stratégie efficace s’appuie sur la surveillance en continu et la validation des dispositifs aérauliques. L’installation de capteurs de qualité de l’air, associée à des outils de suivi des bioaérosols et du taux de renouvellement, permet d’identifier rapidement les zones à risque liées à la recirculation ou aux pertes d’étanchéité. La ventilation mécanique contrôlée, les systèmes de traitement d’air et les modules de filtration doivent faire l’objet de campagnes de prélèvements et d’analyses — prélèvements d’air, culture microbiologique ou mesures physico-chimiques — pour établir des seuils d’alerte. Ces données favorisent la mise en place de protocoles de décontamination ciblés et d’interventions ponctuelles basées sur des indicateurs objectifs plutôt que sur des calendriers fixes.
Enfin, la démarche s’enrichit par la modélisation des flux d’air et la maintenance prédictive des réseaux aérauliques. Des simulations numériques et des audits environnementaux permettent d’optimiser le flux laminaire, de réduire la recirculation indésirable et d’améliorer le nettoyage des gaines. La traçabilité des interventions, des campagnes de validation et des indicateurs microbiologiques contribue à une gestion des risques plus rigoureuse et mesurable, tout en facilitant la conformité aux référentiels de sécurité. Pour approfondir les outils de surveillance et les méthodes de validation, voici un article à lire sur www.soupir.org qui propose des pistes complémentaires pour renforcer la maîtrise de la qualité de l’air en milieu de soins.
Renforcer la sûreté par la surveillance et la maintenance
Outre les dispositifs de désinfection, une stratégie robuste repose sur l’intégration de réseaux de capteurs et de protocoles de suivi. La mise en place de capteurs de particules, de capteurs de CO2 et d’échantillonneurs de bioaérosols permet une surveillance environnementale et maintenance préventive continue : relevés d’ACH (air changes per hour), cartographie des zones à risque et calibration régulière des détecteurs. Ces outils offrent une visibilité granulaire sur la charge microbienne potentielle et la dynamique des flux d’air, ce qui facilite la priorisation des interventions et la réduction des phénomènes de recirculation ou de concentration de particules dans les lieux de soins.
Coupler ces capteurs à un système de gestion technique du bâtiment (GTB) et à des tableaux de bord en temps réel ouvre la voie à une maintenance prédictive, à la traçabilité des opérations de nettoyage et à des protocoles d’audit plus lisibles. L’analyse des séries chronologiques et des indices de qualité de l’air permet d’anticiper les défaillances d’installations HVAC, d’optimiser les cycles de ventilation et de réduire le coût total de possession des systèmes. À terme, cette démarche fondée sur les données améliore la résilience opérationnelle des établissements, renforce la sécurité des patients et du personnel, et complète utilement les mesures classiques d’hygiène.
Optimiser la résilience opérationnelle et les plans d’urgence
Au-delà des techniques de purification évoquées, il est essentiel d’intégrer des leviers techniques et organisationnels complémentaires pour renforcer la sûreté des espaces de soins. La gestion fine de la hygrométrie, des cycles d’échange d’air et de la charge virale dans les locaux permet de limiter l’aérosolisation et la persistance des pathogènes opportunistes. L’adjonction de modules ciblés — filtration HEPA, systèmes UV‑C pour traitement localisé et solutions d’ionisation contrôlée — associée à des sondes de terrain dédiées à la détection de particules ultrafines et à la surveillance virologique, offre une couche supplémentaire de protection. Ces dispositifs doivent être pensés comme des éléments d’un écosystème technique : redondance des flux, contrôle des points de recirculation et optimisation des pressions différentielles garantissent une résilience sanitaire durable sans compromettre l’efficacité énergétique.
Sur le plan gouvernance, la mise en place d’une matrice de risques et d’un plan de contingence opérationnel permet d’anticiper les pics d’activité et les situations d’incident. Des protocoles d’escalade clairs, des exercices interprofessionnels réguliers et une maintenance planifiée des équipements (y compris des campagnes de vérification des gaines et des dispositifs de traitement) assurent la traçabilité et la réactivité. L’exploitation des séries chronologiques issues des capteurs, couplée à des indicateurs de performance environnementale, favorise une prise de décision fondée sur les données et la priorisation des interventions.

